Peu de gens le savent mais le Léopold, installé au stade Fallon depuis deux ans maintenant, est l’un des membres-fondateurs du football belge. Au même titre que l’Antwerp, La Gantoise, le Sporting Club de Bruxelles, le Racing, Bruges et Verviers notamment. Raison pour laquelle il porte le matricule numéro 5. Portrait d’une entité unique à plus d’un titre.
Un homme incarne le Léopold à lui seul: Jacques Maricq. D’abord joueur (il s’y est affilié en mai 1953), il en est surtout le président depuis 1964. Un fait unique à l’heure actuelle: un club âgé de plus de 120 ans qu’un seul homme dirige depuis plus de 50 ans.
C’est le 11 février 1893 que sont jetées les bases du Léopold, sous l’impulsion et le parrainage de Robert Reyntiens, officier d’ordonnance de S.M.Le Roi Léopold II, en hommage auquel il baptisa le club de la sorte.
L’histoire du Léopold est une longue suite d’événements et de faits uniques. D’abord le club est encore, à ce jour, détenteur du record du plus jeune Diable rouge en la personne de Fernand Nisot, repris en équipe nationale belge à l’âge de 16 ans et 19 jours. C’était le 30 avril 1911 lors d’un Belgique-France gagné 7-1. Longtemps, le club garde un prestige incroyable qui plaide en sa défaveur. Il est élitiste et pour en devenir membre, il faut être parrainé. Petit à petit, son aura sur le foot bruxellois diminue au gré de la croissance d’autres écuries de la capitale: le Daring, l’Union et Anderlecht. L’un des fils rouges du Léopold fut, pendant longtemps, ses déménagements perpétuels. Il joua tour à tour au parc Léopold, puis au Cinquantenaire, au lieu-dit des « Deux Maisons », à la Plaine du Tenbosch et enfin à La Forestoise.
Au milieu des années 50, comme si c’était une prédestination à son assise actuelle, c’est au parc Malou qu’il pose ses sacs et ses crampons. Pour Jacques Maricq, qui vivait rue Joseph Aernaut, quasiment en face du stade, c’était du pain bénit. En mai 1964, cinq ans après s’être inscrit au Barreau de Bruxelles, il s’installe à la présidence du Léopold. Il est alors âgé de… 29 ans!
« La situation financière était calamiteuse. Il ne restait plus que le nom du club, mais ni joueurs, ni terrains », explique Maître Maricq. « Heureusement, nous nous sommes relancés et avons profité de l’engouement de la fin des années 60 pour repartir du bon pied ». En 1964, il traverse la capitale vers Uccle et s’installe aux Griottes. »
Deux fusions plus tard (avec Uccle Sport puis La Forestoise), le club s’est stabilisé entre les séries provinciales et la Promotion (où il évolue tout de même depuis 2010). Longtemps, Jacques Maricq a espéré davantage de compréhension et de soutien de la part des autorités communales d’Uccle, notamment en matière d’occupation de terrain. Le Merlo a dû être partagé avec d’autres clubs et d’autres disciplines, ce qui provoqua logiquement l’ire du président. A la demande d’Eric Bott, l’Echevin des sports de Woluwe-Saint-Lambert, il put en quelque sorte revenir à ses origines et depuis deux saisons maintenant, il évolue au stade Fallon. Il va d’ailleurs s’y pérenniser à la suite du rapprochement avec le Woluwe FC. Particularité de cette fusion/absorption, le Léopold deviendra l’un des plus grands centres de formation de tout le pays, avec plus de quarante équipes de jeunes réparties sur deux sites.
« Le Léopold a toujours été un club sain et j’ai à cœur qu’il le reste », conclut Jacques Maricq.